mardi 8 juin 2010

Ben l'Oncle Soul [Chronique]

La France serait elle enfin prête ?

Non pas que ça fasse stylé de commencer cette chronique par une interrogation, c'est tout simplement la question qui s'est logée dans mon crane après l'écoute du 1er Opus de Ben l'Oncle Soul. Drôle de nom de scène pour ce jeune métis venant de Tours, fraîchement signé par la controversée Motown France (le même label qui abrite Vitaa).

Il faut savoir, que notre métis de Tours jouit depuis plus d'un an d'un Buzz d'une insolence rare. Il attire donc l'attention sur lui en 2009 en sortant "Soul Wash", un EP de 6 titres exclusivement composé de reprise de titre Pop à la mode; néanmoins c'est son interprétation Soul de "Seven Nation Army" des Whites Stripes qui lui fit passé un cap supérieur.

Frileux face aux reprises de Seven Nation (surtout depuis que la populace a repris le riff à son compte...) je fus surpris par l'interprétation de L'Oncle Soul. Et finalement, c'est après l'avoir vu lors d'une Block Party que je me suis décidé à me procurer le vinyl, pardon l'album...

Lapsus révélateur, puisque l'album éponyme de l'Oncle Soul transpire la bonne soul des 60's. On sent directement l'influence d'artistes comme Marvin Gaye ou Otis Redding sur des titres comme "Petites Soeur" ou "l'Hombre d'un Homme". Il offre d'ailleurs une excellente performance sur "Soulman", ce qui prouve qu'il se révèle apte à groover en français, chose réputé comme très difficile. De plus, le bougre se paie le luxe de groover dans un anglais quasi parfait. On le retrouve finalement à l'aise sur des titres à la fois funky et soul: sur "Come Home" ou sur un riddim raggae sur "I Don't Wanna Waste" . Vocalement, on peut le situer entre Johnny Guitar et John Legend (la puissance en moins bien sur).

Sur la toile, vous trouverez des critiques sur l'album mettant le choix de l'anglais en tant que défaut. N'en déplaise à certain, je pense justement que ce point apporte un éclectisme particulier à l'album. On fait clairement un bond dans les 60/70's avec cette album, au mieux il suffit de fermer les yeux pour se laissé porté dans un épisode de Shaft. Toutefois, un sentiment de caricature s'installe à l'écoute d'un titre comme "Lise" (chanté en français). Mon ressenti s'affirme sur l'usage trop fréquent de vocalise vintage mal placée, néanmoins, ce feeling s'estompe bien heureusement grâce à l'humour présent dans les textes.

Pour un premier album, L'Oncle Soul s'en sort plutôt bien. On ressent une véritable maîtrise du Groove, une polyvalence en anglais et français. Et pour ma part, c'est dans la langue d'Obama que je le trouve plus à l'aise, je regrette par conséquent un nombre peu élevé de sons en anglais. On en aura peut être plus pour le prochain album qui sait.

Pour finalement répondre à mon interrogation, la France a toujours eu des artistes prêt à amener un peu de Soul dans le paysage (les Nubians, Vibe), et malgré un succès d'estime, la Soul na jamais été jusqu'ici un genre répandu. Néanmoins, pour finir sur une note optimiste, et pour avoir vu l'ami Ben sur scène. Force est de constater qu'il dégage une très bonne énergie communicative et un naturel à tout épreuve. En clair, il a fait du sceptique que je suis, un fan inconditionnel. Convertira t'il la France à la Soul? On espère en tout cas que sa carrière soit "toujours un succès".

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