jeudi 5 février 2015

Analyse du "Coco" de O.T Genasis


Pour une raison obscure, je reçois pas mal de messages me demandant mon opinion sur le fameux "Coco" du rappeur O.T Genasis.
Pour ceux qui l'ignorent, "Coco" est le fameux banger devenu incontournable sur les ondes fin 2014. 808 calibré avec l'originalité d'une photo nue de Kardashian, "paroles" sans punchline affûtées pour rester dans toute les têtes. L'efficacité musicale du hit du protégé de Busta Rhymes (ou quand le meilleur accouche du pire), n'est plus à prouver.

Cependant, sans ignorer la doléance qui m'est demandé à savoir m'exprimer sur ce que représente sur le fond idéologique un titre comme Coco, je serais clair et concis.

En ces temps troublé vide de sens, émerge depuis une bonne dizaine d'années des voix dissidentes exprimant un message d'alerte visant à dénoncer une dérive du Rap. Quand d'autres aidé par le polémiste Alain Soral : Mathias Cardet et son "Effroyable imposture du Rap" ou encore Salim Laibi et la "Dérive Skyrock" ont eu à coeur de crée une polémique sans réel débat de fond; d'autres par le biais de la recherche et de l'art ont eu à coeur d'apporter de nouveaux angles de réflexions sur l'évolution de l'art le plus en vogue dans les classes populaires. J'en veux pour preuve ce classement ludique paru dans nos pages, des albums retraçant l'historique des tendances dominantes dans le Rap de 90 aux années 2000 (à lire ici). Un dossier mis régulièrement à jour expliquant rigoureusement les glissements idéologique dans le Rap tant l'art et le contexte historique sont éternellement lié.

Pour en revenir au titre de O.T Genasis, "Coco" est un titre faisant l'apologie directe de la cocaïne et de la criminalité. Si je n'encourage pas l'usage de drogue, je tiens à faire un effort de nuance et de discernement en prenant le son pour ce qu'il est à savoir du son. En effet, l'humeur globale néo conservatrice paternaliste et réactionnaire (incarné par des Cardet, Laibi et Zemmour) est de considérer prendre le fond sans la forme en invoquant le potentiel risque chez le jeune public influençable, trop idiot pour faire la différence. La digression que m'inspire le sujet m'obligeant à signaler que les personnes citées ont à coeur de défendre l'humoriste Dieudonné en affirmant avec justesse que le public sait faire "la part des choses", il serait bon que ces "experts" nous expliquent en quoi le public Rap serait incapable de séparer le bon grain de l'ivraie ?

Si je ne nie pas l'importance du matraquage des médias sur le comportement, je souhaiterais faire un appel au calme et à la raison. Non les auditeurs ne vont pas consommer en masse de la cocaïne. Quand bien même Bob Marley faisant la promotion de la marijuana, toute personne finissant avec un joint en bouche avec un Cancer carabiné à 40 ans est responsable de sa situation personnelle. Sans rejeter le fait que nous sommes des êtres influenceur et influençable, chacun est responsable de sa propre destiné, il serait trop facile de maximiser les effets des uns et de minimiser les autres. Trop facile, de mettre le doigt sur l'aspect négatif du Rap sans prendre en compte la diversité vertigineuse du Rap moderne.

En définitive, Coco est bien évidemment un morceau affligeant tant sur le fond que sur le forme. Contribuant à l'affaiblissement du Rap et plus loin à mon sens, à la dégradation de l'image de l'Homme Noir dans la doxa. Il n'en reste pas moins un titre "entraînant" par sa logique industrielle (la même mécanique qui fait que certaines publicité vaseuses nous restent en tête). Chacun est juge, même si ma raison me pousse à croire que le bon sens et le second degré l'emporte toujours, surtout à une époque où les parents ont eux même écouter du Rap. Un peu de confiance que Diable !

La Preuve

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